04/03/2019
Edward Hopper
Edward Hopper - 1882-1967
"Edward Hopper est la quintessence du peintre réaliste américain. Ses images sont devenues des éléments à part entière de l'expérience américaine". Robert Hugues
"Son œuvre reflète une vision unique, elle crée des images qui sont aussi actuelles maintenant qu'elles l'étaient alors. Elle ne s'adresse pas seulement à un pays ou à une époque, elle parle à tous ceux qui sont aux prises avec les épreuves de la vie quotidienne dans cette civilisation qui est la nôtre". Gail Levin
"La seule qualité artistique qui survive est une vision personnelle du monde. Les techniques passent, la personnalité reste". E. Hopper
Maison près de la voie ferrée - 1925
"Tant de choses dans l'art sont l'expression de l'inconscient que j'ai l'impression parfois que presque toutes les qualités importantes sont d'origine inconsciente et que très peu de ce qui est important est créé par l'esprit conscient. Mais c'est aux psychologues de débrouiller ces problèmes". E. Hopper
"Les projections picturales apparemment réalistes de Hopper ne sont pas de simples représentations d'une réalité reproductible mais toujours des reconstructions qui dépassent la pure expérience...
... il devient à chaque tableau évident que reproduction et imagination, représentation et construction sont immédiatement en rapport les uns avec les autres." Rolf Günter Renner
"Les peintures de Hopper, écrit J.T.Soby en 1957, révèlent avec précision l'heure du jour ou de la nuit, mais ce n'est que dans le but d'arrêter totalement le mouvement des horloges (...) Le rapprochement que fit Lloyd Goodrich entre Hopper et De Chirico est de ce point de vue intéressant (...). Tous deux, bien que très différents de tempérament et de style, ont créé une suite d'images qui évoquent une pause temporelle ; une imagerie où une atmosphère de "temps enfui" fait valoir par contraste un présent rendu muet." Son œuvre est un catalogue d'icônes de son pays et témoigne d'un vide douloureux comme d'un "temps immobile". Bernard Blistène
"Le silence qui semble remplir chacune des œuvres importantes de Hopper... peut être presque mortel, comme dans Une Chambre à New York". Charles Burchfield.
"Dans l'œuvre de Hopper la fenêtre (tout comme l'œil, le vide, la vague, le silence, le labyrinthe, la fuite) est un dénominateur commun de l'interaction illusoire entre le persécuteur, le persécuté et le témoin qui, à mon avis, n'a été jusqu'à présent qu'à peine comprise (...). En même temps, Hopper a atteint dans ses tableaux une forme de neutralité qui les laisse ouverts à beaucoup de lectures, en fonction des "possibilités" du spectateur." Brian O'Doherty.
Chambres au bord de la mer - 1951
Le soleil dans une pièce vide - 1963
Compartiment C, voiture 193 - 1938
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13/02/2019
Helen Uter : "affinités"
Helen Uter : affinités artistiques
Quelques artistes dont le travail me touche, m'inspire et me donne envie de peindre.
Sorolla - La bata rosa - 1918
Ce qui fascine chez Sorolla c'est la fluidité de la touche et la maîtrise de la lumière.
Lucian Freud - Double portrait - 1985-86
Hopper - Sunday - 1926
Chez Hopper en général et dans ce tableau en particulier, j'apprécie l'économie de moyens. Une peinture sans artifice transmettant une sensation pure.
Monory - Image incurable N°28 Hôpital psychiatrique - 1974
Cueco - Chiens qui sautent - 1994
Des mouvements en apesanteur, au ralenti, des respirations suspendues dans l'air pur, un rêve fascinant et silencieux, un court moment de grâce et d'éternité, c'est ce qu'évoque pour moi ce beau tableau de Cueco.
Caillebotte - Les raboteurs de parquet - 1874
Je suis fascinée par le traitement de la lumière de ce tableau.
10:19 Publié dans Affinités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bacon, man with dog, hopper, sunday, monory, image incurable n°28 hôpital psychiatrique, cueco, chiens qui sautent, affinités, caillebotte, les raboteurs de parquet, autoportrait, sorolla, lucian freud | Facebook | | | |
12/05/2018
Figuration narrative
La Figuration narrative
La figuration narrative, renouveau de la figuration, trouve son plein sens en 1964 et 1965 lors de deux expositions-événements organisées par le critique d'art Gérald Gassiot-Talabot : “Mythologies quotidiennes” et “Figuration narrative”.
Elles critiquent la société de consommation et ses produits. Les artistes réagissent à l'hégémonie du pop art qui, depuis le début des années cinquante est perçu comme l'art impérialiste américain. Le pop art, un simple constat de la société de consommation, provoque le retour de la nouvelle figuration qui, elle, critique la société.
Les peintres “ont senti la nécessité de rendre compte d’une réalité quotidienne de plus en plus complexe et riche, qui mêlât les jeux de la cité, les objets sacrés d’une civilisation vouée au culte des biens de consommation, des gestes brutaux d’un ordre fondé sur la force et la ruse, le choc des signaux, des mouvements (...)” G.Gassiot-Talabot, 1964
Pour les artistes de la figuration narrative, "le tableau n'est plus un objet de contemplation mais un outil de communication. Le critère de lisibilité remplace le critère esthétique".
Jacques Monory - Dreamtiger 2 - 1972
Jacques Monory - Meurtre 18 - 1968
Eduardo Arroyo - Grand pas du Saint Bernard - 1965
Bernard Rancillac - Sainte Mère la Vache - 1966
Bernard Rancillac - Enfin silhouette affinée jusqu'à la taille - 1966
"Mon travail consiste à faire dire aux photographies ce que je veux qu’elles disent, en les démontant. Il y a opposition de deux images. Il s’agit de rendre visible l’idée que la réalité est contradictoire.
Dans les magazines, on regarde des publicités ou des reportages mondains et, à la page suivante, on voit des scènes de torture.
Le lecteur passe de l’un à l’autre, tout lui paraît vrai, exact et crédible."
Bernard Rancillac - Bloody Comics - 1977
Bernard Rancillac - Sénégal - 2000
Gilles Aillaud - La bataille du riz - 1968
Gilles Aillaud (1928-2005) - Cage aux lions - 1967
"L’homme n’est pas dans la cage sous la forme du singe mais le singe a été mis dans la cage par l’homme. C’est l’ambiguïté de cette relation qui m’occupe et l’étrangeté des lieux où s’opère cette séquestration silencieuse et impunie. Il me semble que c’est un peu le sort que la pensée fait subir à la pensée dans notre civilisation."
Peter Klasen - Panoplie du désir - 1964
“Mon discours a toujours été vers les extrêmes pour être clairement compris. Cette brutalité du morcellement, du télescopage inattendu de corps, celui de la femme, premier sujet de la publicité, et de l’objet, souvent agressif... De là une cruauté qui sert la lisibilité et le discours que je m’étais donné. C’est-à-dire montrer une agressivité permanente et sous-jacente dans nos rapports, dans la société telle qu’elle a évolué”
Peter Klasen - Vénus mécanique - 1979
Peter Klasen - Très fragile DB 21 S rouge - 1987
Hervé Télémaque - Banania n°3 - 1964
Alain Jacquet - Déjeuner (série camouflage) - 1964
Henri Cueco - Chiens qui sautent - 1994
Gérard Fromanger - Au Printemps ou la vie à l'envers - 1972
Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati
Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp - 1965
Huile sur toile, série de 8 tableaux, 162 x 114 cm et 162 x 130 cm
“Les premiers, nous avons compris le danger idéologique de Duchamp...
J’ai tout de suite su ce qu’il allait advenir quand j’ai lu une enquête dans une revue qui s’appelait Arts et Spectacles. On y demandait qui était le plus important entre Duchamp et Picasso, et Duchamp a gagné.
Alors, j’ai compris que c’était fini, que c’était la porte ouverte à tout ce que je déteste : le marché officiel, le double marché, les œuvres destinées exclusivement au musée...
Tout ce que je déteste vient de là et c’est pour cela qu’il fallait l’assassiner.”
D’après les propos d’Arroyo, nov. 2007.
Bibliographie Figuration narrative
Bande dessinée et figuration narrative - 1967
Exposition Musée des Arts Décoratifs
La figuration narrative - Jean-Louis Pradel - 2000 - Hazan
"A rebours du processus moderniste, la figuration narrative réconcilie le quotidien le plus immédiat avec l'horizon mythique. A l'épanchement sentimental, aux impulsions gestuelles, au culte de la "petite sensation", aux complaisances matiéristes ou narcissiques, elle oppose une pratique picturale glacée et distanciée, ancrées aux exigences du dessin, de l'aplat et du cut up, pour redonner à la peinture les moyens de tenir tête au zapping généralisé et pour tenter d'y voir clair à nouveau ! Depuis près de quarante ans, elle occupe la scène d'une représentation largement désertée, afin de restaurer la subjectivité de l'artiste face à l'objectivité du monde, et le commerce des images mémorables contre l'aveuglement amnésique..."
Jean-Louis Pradel
Figuration narrative Paris 1960-1972 - Exposition au Grand Palais - 2008
Album de l'exposition par Anne Bergerot
10:32 Publié dans Affinités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : figuration narrative, monory, arroyo, rancillac, aillaud, adami, klasen, télémaque, jacquet, erro, fromanger, recalcati, jean-louis pradel, gassiot-talabot | Facebook | | | |